Tous les lundis, je suis régulièrement confronté à cette question. Il faut dire que j'ai ajouté à mon planning hebdomadaire une petite particularité qui pousse à l'interrogation : un jeûne intermittent.

Je me suis penché sur le sujet au milieu de l'année 2016. J'avais déjà entamé une transition dans ma façon de consommer. Le jeûne m'intriguait.

Un jeûne, c'est une privation de nourriture et/ou de boisson sur une période définie.

Le jeûne intermittent sur le papier

J'ai commencé par me renseigner sur le jeûne "classique". Celui qui dure plusieurs jours. Mais c'était pas vraiment pour moi, il me fallait quelque chose de plus simple à mettre en place dans ma vie.

J'ai ensuite découvert le jeûne intermittent via le bouquin FASTING : les principes et les bienfaits du jeûne intermittent. L'idée est d'alterner régulièrement des périodes de jeûne avec des périodes d'alimentation. Il existe plusieurs méthodes, dont la période de jeûne va de 16h à 36h.

Une période de jeûne se caractérise par l'arrêt d'une ingestion de calories. Aucune nourriture solide donc, mais aussi pas de jus de fruits, alcool, etc. Sont autorisés le café et le thé (et l'eau bien sûr). Il est même recommandé d'en consommer beaucoup pour tenir lors des pics de faim.

Pour éviter de détruire le travail du jeûne, il ne faut pas se ruer sur la nourriture lorsqu'on recommence à manger. Il faut, au contraire, rester sur un régime ordinaire (ce que tu manges tous les jours, dans des proportions normales).

Parmi les avantages du jeûne intermittent mis en avant, on retrouve :

  • une meilleure sensibilité à l'insuline
  • un niveau d'énergie plus stable
  • la disparition des fringales
  • une hausse des hormones de croissance
  • une amélioration de l'humeur
  • une perte de poids durable
  • un ralentissement du vieillissement
  • une hausse de la qualité de vie
  • etc.

Concernant ce qui se passe dans le corps, le jeûne intermittent va le priver d'un apport calorique (les repas) pour le "forcer" à aller taper dans les réserves des cellules adipeuses. En gros, il va bruler du gras pour continuer à faire tourner la machine.

Cette activité va également provoquer ce qu'on appelle l'autophagie : un système de nettoyage des cellules qui se débarrassent de leurs protéines endommagées. Certaines études montrent que les cellules cancéreuses présentent ce genre d'instabilités, qui peuvent être réduites via l'autophagie.

Le jeûne influence également l'insuline. Cette hormone se charge de transporter les réserves dans les cellules. Si on a beaucoup d'insuline, on est plus susceptible de stocker et donc de prendre du gras. Le jeûne améliore la sensibilité du corps à l'insuline, ce qui provoque une moins forte sécrétion de l'hormone pour métaboliser les aliments ingérés au cours des périodes d'alimentation et ainsi, de moins les convertir en graisse. Ce qui permet également de réduire les risques de diabètes et de maladies cardio-vasculaires.

Être à jeun agit aussi sur les hormones de croissance qui brulent de la graisse, améliorent la construction des muscles et lutte contre le vieillissement.

Enfin, son effet nootropique naturel favorise l'activité cérébrale. Cette vidéo explique bien ce processus.

Bref, sur le papier, on aurait du mal à ne pas s'y mettre compte tenu de tous les avantages que le jeûne intermittent a sur le corps et l'esprit.

La pratique du jeûne intermittent

Il existe différentes méthodes de jeûne intermittent, ce qui permet de choisir celle qui colle le mieux à notre rythme de vie.

La méthode 16/8, ou Protocole Leangains, consiste à jeûner quotidiennement pendant 14 à 16h et de restreindre la plage d'alimentation entre 8 et 10h. Il est assez simple à mettre en place puisqu'on peut, par exemple, ne plus rien manger après le repas (20h) du soir, sauter le petit-déjeuner et reprendre une alimentation normale à partir de midi.

La Warrior Diet, mise au point par Ori Hofmekler, ancien militaire de formation, est plus violente car la phase de jeûne dure 20h. Le "seul" repas va donc consister en un festin de roi. Par rapport à la 16/8, cette méthode pousse encore plus loin la sensibilité à l'insuline et la sécrétion hormonale. Il est aussi beaucoup plus simple d'avoir un déficit calorique. Par contre, elle demande plus de volonté puisque la sensation de faim sera plus présente. Elle peut également présenter un inconvénient sur la vie sociale puisqu'elle supprime un repas dans la journée. Il est donc conseillé de la faire ponctuellement, avant les fêtes de fin d'année par exemple.

La méthode Eat Stop Eat, développée par Brad Pilon, propose un jeûne hebdomadaire plutôt flexible. Il s'agit, chaque semaine, de pratiquer un ou deux jeûnes de 24h. C'est la méthode que j'ai choisie car elle ne fait sauter que 2 repas dans la semaine et peut être déplacée sur un jour qui ne nécessite pas d'avoir à manger avec d'autres personnes.

Pour faire simple, j'ai choisi le dimanche soir après le repas (20h30 environ) pour commencer mon jeûne, qui se termine à 20h30 le jour suivant (le lundi soir donc). Je ne saute donc que le petit-déjeuner et le repas du lundi midi. En général, je fais très peu de resto à ce moment-là de la semaine.

Il existe d'autres méthodes de jeûne intermittent.

Mon expérience

J'ai commencé le jeûne intermittent en 2016 et je n'ai pas arrêté depuis. Choisir une méthode qui colle à mon rythme de vie a bien aidé et il n'a pas été difficile de "m'imposer" cette discipline.

Côté santé et perte de poids, je n'ai pas vraiment noté d'évolutions découlant de la pratique du jeûne puisqu'elle coïncide avec un ensemble d'ajustement que j'ai fait à ce moment-là (arrêt de la viande et des plats préparés, sport, meilleure hygiène de vie, etc.). Mais globalement, je tiens mieux les variations de poids et la perte est plus facile.

Mentalement, j'ai cependant observé un changement dans mon rapport avec la nourriture. Premièrement, on peut facilement se passer de nourriture sur une journée par semaine. Et ça ne m'empêche pas de faire du sport. Deuxièmement, on n'a faim qu'au moment des repas. Une fois ces moments passés, le corps reprend une activité normale (y'a une histoire d'hormone derrière ça : la ghréline). Troisièmement, je me suis un peu détaché de la bouffe-uniquement-plaisir pour y ré-intégrer sa mission principale pour le corps (la pratique du sport va aussi dans ce sens) : fournir de l'énergie et reconstruire les cellules.

Enfin, dans les conséquences collatérales, on économise deux repas par semaine, ce qui représente presque 10% du budget bouffe, et au moins 2h dans la journée de jeûne.

Ça fait un moment que je voulais écrire cet article pour expliquer ce choix un peu étrange pour certains. J'espère avoir expliqué clairement ce qui a influencé cette envie de jeûner.

PS : en cas de doute sur ton état de santé, n'hésite pas à aller voir un spécialiste avant de te lancer dans le jeûne intermittent.