Il était une fois le Sri Lanka
Après mon voyage en Indonésie l'année dernière, il me fallait une nouvelle destination avec un cahier des charges plutôt similaire : dépaysant et bon marché. Après avoir faire le tour des pays qui répondaient à ces critères, et en éliminant ceux en pleine saison des pluies (on partait en Aout/Septembre), le Sri Lanka s'est imposé comme une évidence.
Alors, pour planter le décor, le Sri Lanka se trouve dans l'Océan Indien, au Sud-Est de l'Inde. C'est une île en forme de goutte d'eau qui fait un peu plus de 430km du nord au sud et 220km de large. Elle abrite plus de 20 millions de sri-lankais, principalement bouddhistes. Ils ont été fortement marqués par deux événéments : le tsunami en 2004 et la fin de la guerre civile en 2008.
Jour de départ : Mardi 21 Aout 2018.
Jour d'arrivée : Vendredi 14 Septembre 2018.
Protagonistes : Maxx et moi.
Comme l'année dernière, le plan c'est de ne rien réserver à l'avance (sauf les billets d'avion, bien sûr) et de se laisser porter sur place par les rencontres et les envies.
Après presque 18h de vol, l'avion se pose un peu en-dessus de Colombo, la capitale du pays. En vrac et jetlagués, il était hors de question de subir l'effervescence d'une grande ville. On prend donc un taxi, direction Hikkaduwa. D'après les guides, c'est "un endroit plein de vie, très fréquenté par les touristes et notamment les jeunes surfeurs, où vous êtes sûr de vous amuser et de faire des rencontres." Sauf qu'on était en basse saison… c'était plutôt mort.
De Mai à fin Aout, la grande mousson règne sur les côtes occidentales et sur tout le Sud de l'île. D'octobre à fin février, c'est la petite mousson qui frappe l'autre côté de l'île.
Chapitre 1 : Hikkaduwa
Il n'y avait pas grand monde. Mais ce petit "hic" ne nous a pas découragé et on a apprécié les quelques jours dans cette station balnéaire au ralenti. Au programme : massages ayurvédiques, rice and curry et détente.
On logeait dans une guesthouse (dont le jardin débouchait directement sur la plage, voilà voilà) gérée par un couple de Srilankais, adorables, qui nous ont invité un soir à manger avec eux.
"Génial, on va manger avec les locaux !"
Ils n'avaient presque rien pour vivre (la douche n'avait pas été installé car il fallait payer les études du plus jeune), et on a été traité comme des rois. Le repas : un rice and curry démentiel. Seul point noir, ils n'ont pas mangé avec nous. C'est traditionnel apparemment. Ils ont donc attendu qu'on mange pour manger à leur tour… C'était plutôt bizarre comme situation.
le rice and curry, c'est la spécialité culinaire du Sri Lanka. Les srilankais en mangent presque tous les jours. Il est fait à base de riz et de différents curries (poulet, dahl de lentilles, etc.). On en trouve de toutes sortes. C'est très très bon !
Même si on pensait que ça bougerait plus, Hikkaduwa a été une bonne mise en jambe pour la suite du séjour.
On descend ensuite vers le Sud pour passer quelques jours à Mirissa. Même constat : on est en basse saison (mais ça tourne quand même).
Chapitre 2 : Mirissa
Mirissa est une station balnéaire située le long d'une seule et longue plage, avec un spot de surf à une de ses extrémités. Je ne m'y suis pas risqué, j'ai donc bien chillé au soleil, en buvant de la Lion Lager, la bière locale.
À la tombée de la nuit, les restaurants sortent les tables sur la plage qui s'illumine de centaines de luminions et photophores. C'est un décor avec une ambiance vraiment magique qui apparait alors que le soleil s'évade doucement. J'ai gouté mes premiers presque-homars (c'était du King Praws, qui s'en rapproche pas mal).
Ah oui, petite parenthèse : le coût de la vie est dingue. On dormait pour 15€/nuit à deux, et les repas dépassaient rarement les 5€ (avec bière incluse).
Un peu foufous, on décide de quitter Mirissa pour la côté Est, direction Arugam Bay. On nous a dit que c'était vraiment la folie pour le surf, et que ça bougeait bien.
Mais avant d'atteindre ce "paradis du surf", il fallait parcourir un peu plus de 250km. On décide de prendre l'alternative la moins chère pour se rendre à Arugam Bay : le bus. Et c'est parti pour 8h de trajet. POUR FAIRE 250KM !!!
Les voyages en bus, c'est du sport. Premièrement, c'est très long. Très très long. Il s'arrête dans chaque ville qu'on passe, et parfois un long moment. Ensuite, c'est très rudimentaire. Le confort, on oublie. Et on est parfois écrasé contre la vitre parce qu'on est assis à côté d'un costaud. Bref, c'est pas une partie de plaisir mais c'est une expérience à vivre.
Chapitre 3 : Arugam Bay
En arrivant à Arugam Bay, c'est effectivement plus animé. C'est LA ville du surf. Le rythme est simple : surfer le jour, fêter la nuit.
Pour surfer, il y a de très bons beach break tout le long de la côté. Pour y accéder, on prend un tuktuk et c'est parti pour une expédition sur chemins de terre. On a principalement surfer du côté de Peanut Farm. Le lieu est tranquille, stylé et le surf est chill.
le 10ème jour de notre séjour, la pluie s'est invitée alors qu'on surfait à Peanut Farm. Très impressionnante dans son arrivée, elle n'a duré qu'une petite heure et on ne l'a plus jamais revue. C'est bien la peine de se préoccuper de la saison des pluies…
Outre le surf, on a aussi fait la fête. À Arugam Bay, il y a deux soirs par semaine où ça bouge bien : le vendredi et le samedi. Alors toute la ville (enfin tous les touristes de la ville) se mettent en condition et c'est parti pour deux jours de fiesta. Le samedi soir, en rentrant vers 4h du matin, on s'est retrouvé à pousser des bateaux de pêches sur la plage pour les mettre à l'eau.
C'est vers cette période, qu'on a rencontré Tyson, le monsieur muscle australien avec qui on a trainé quelques jours. Autant vous dire qu'à trois à l'arrière d'un tuktuk, il ne fallait pas s'étonner si le prix de la course était un peu gonflé.
La ville est également située pas très loin d'une réserve naturelle : le Kumana National Park. Comme dans la savane africaine, il est possible de faire des safaris pour observer des animaux comme des éléphants, crocodiles, léopards, etc. Par contre, ça coûte un peu cher. Du coup, on décide de prendre l'alternative low-cost : le tuktuk safari.
Comme son nom l'indique, c'est un safari avec un tuktuk à la place d'une jeep. Le confort est rudimentaire, le guide est un "simple" chauffeur de tuktuk, mais ça coûte que dalle… Dans la liste des animaux observés, nous avons le paon, le paon, le paon et le paon. Oui, c'est une espèce trèèèès présente au Sri Lanka. On a vu également des cerfs, buffles, singles, cochons sauvages, grues, et… DES CROCODILES.
Le coup des crocodiles, j'en ai presque chier dans mon froc… Pour planter le décor, on pose le tuktuk près d'une rivière entourée de végétation et notre "guide" commence a nous faire rentrer dans cette végétation (un peu dense et plutôt chaotique). A un moment, il me fait signe de la main de m'arrêter et de regarder sur la droite. À 5 mètres environ, apparait la gueule d'un crocodile avec un sacré paquet de dents… On savait qu'il y avait d'autres crocodiles autour. Et là, on entend bouger rapidement un peu derrière nous. Mon coeur a failli EXPLOSER… La montée d'adrénaline extrême. C'était un crocodile qui partait finalement dans l'eau. Mais je me voyais déjà cavaler, un croco aux trousses. Breeeeef… l'aventure !
En rentrant, pour contre-balancer tout ça, on est allé se faire un massage ayurvédique. C'est vraiment top !
A la fin de notre séjour à Arugam Bay, on a pu conduire un tuktuk. J'ai pu cocher cette case dans ma todolist. Et pour être honnête, c'est pas si évident que ça à piloter.
Chapitre 4 : Ella et Kandy
Entre temps, on a booké des billets pour passer quelques jours aux Maldives, et il fallait qu'on traverse l'île pour prendre l'avion. Nous avons donc décidé de prendre 2 jours pour ça, et de passer par le centre du pays pour prendre le "train bleu".
L'idée était de passer une nuit à Ella, puis de prendre ce fameux train bleu pour aller à Kandy, où nous passerions la nuit avant de descendre sur Colombo pour prendre l'avion.
On a donc pris un taxi pour aller à Ella. Située dans les montagnes, cette ville est au coeur des plantations de thé (que nous n'avions pas vu encore) et un lieu parfait pour les randonneurs. C'est aussi une gare sur le trajet du train bleu. On est donc arrivé en milieu d'après-midi, histoire de prendre le temps de trouver un endroit où dormir et surtout pour réserver nos places dans le train pour le lendemain.
Au guichet, on nous dit que tout est réservé… Oups ! Et qu'il faut revenir le lendemain à 6h du mat', dans l'espoir que certaines places soient disponibles… Breeef, on est bloqué à Ella, autant en profiter. On part donc à la recherche du Nine Arches Bridge, pont impressionnant sur lequel passe le train bleu. C'est grandiose (et plein de touristes…).
Puis direction le Little Adam's Peak, pour profiter du coucher de soleil. On peut y voir toute la vallée et les montagnes environnantes. Le point de vue vaut largement la grimpée.
Par contre, Ella est une ville très tournée vers le tourisme. C'est donc difficile de trouver des plats sri-lankais et les prix sont "occidentaux"… C'est pas forcément ce qu'on cherchait en venant au Sri Lanka.
Après une mini-nuit, on va donc à la gare pour — prions ! —avoir des places dans le train. Finalement, nos angoisses se sont vite dissipées quand on a eu nos billets en main. Et c'est parti pour 4h de train à travers les montagnes et les champs de thé.
Franchement, c'est une vraie expérience — une vraie bonne expérience — de voyager à travers des décors magnifiques avec les sir-lankais. C'est une vie sociale qui se développe au fil de trajet. Les gens chantent, des vendeurs passent dans les vagons avec divers "snacks" et certains s'assient dans les encadrements de porte, les pieds dans le vide.
En arrivant à Kandy, c'est une ville bruyante et bordélique qui nous saute à la tronche… On prend un taxi et on fuit cette agitation qui ne nous avait pas manqué du voyage. Direction Negombo, ville cotière située pas très loin de l'aéroport.
Chapitre 5 : les Maldives
Le lendemain, direction les Maldives, situées à une grosse heure en avion du Sri Lanka.
Le passage entre les différentes îles se fait soit en bateau, soit en avion. On a donc pris le Public Speed Boat — meilleur rapport vitesse/prix — pour aller sur l'ile d'Himmafushi où nous sommes restés 4 jours.
Himmafushi, c'est une petite ile de North Male située à une vingtaine de minutes en Speed Boat de la capitale. Contrairement à l'idée qu'on se fait des Maldives, pas de bungalows sur une eau turquoise à Himmafushi, mais de vraies maisons où les maldiviens vivent et travaillent.
On est resté dans une auberge — Jailbreak Surf Inn — où on a rencontré des surfeurs d'un peu partout de la planète. L'ambiance était vraiment extra, entre les sessions de surf dans la journée et les repas conviviaux matin, midi et soir.
Petit point noir : l'ile étant habitée par des maldiviens, musulmans donc (c'est pas ça le point noir), il n'y avait pas une seule goutte d'alcool… On a du se rabattre sur de la Ginger Beer.
Sinon, le cadre était extraordinaire : de l'eau bleue turquoise, des vagues magnifiques et des couchés de soleil de dingue. J'ai même pu nager avec un petit requin et des tortues.
Ce mini-séjour au paradis s'est terminé par une nuit sur Malé, la capitale des Maldives. Classée "ville la plus densément peuplée du monde", l'ambiance était complètement différente : des scooters de partout, des immeubles à n'en plus finir, des rues étroites, … Bref, c'était la solution la plus simple pour partir le lendemain à l'aéroport, mais pas la plus charmante.
Chapitre 6 : Sigiriya
À peine arrivé à l'aéroport de Colombo, je quitte Maxx qui part pour l'Indonésie et je saute dans un taxi pour rejoindre Sigiriya. Après 4 heures de route et un bakchich pour dépassement sur une ligne blanche, j'arrive dans un village plutôt touristique (le site de Sigiriya faisant partie des incontournables du Sri Lanka).
Là, j'ai trouvé l'hébergement le plus cheap du trip. Malgré le toit en tôles et une vitre cassé, ça fait largement l'affaire pour dormir. Le propriétaire est adorable, et tente de me parler en français. Il me reste un jour complet pour visiter le coin avant de repartir prendre l'avion pour la France.
Le matin, direction la forteresse de Sigiriya.
Surnommé "le rocher du lion", cet impressionnant site archéologique — inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO — est un rocher de 370m de haut planté au milieu d'une plaine. Sur son plateau se trouve la citadelle du roi Kashyapa qui reignait à la fin du Vème siècle au Sri Lanka.
Je pense que la basse saison et mon arrivée matinale sur les lieux m'ont permis de profiter du site sans être noyés dans une foule de touristes (en lisant quelques blogs, je me rend compte que beaucoup n'ont pas eu cette chance).
Avant d'arriver au rocher, on traverse de longs jardins avec un système d'irrigation en avance sur son temps. Ce dernier était également utilisé pour alimenter en eau la citadelle, perchée à plus de 350m de haut.
Puis, l'ascension commence. C'est pas moins de 1200 marches qui attendent les courageux prêts à découvrir un panorama à 360° des environs. Au cours de la montée, on passe devant des fresques, on croise des singes, puis on arrive sur une terrasse qui nous fait emprunter un passage entre deux énormes pattes de lion avant d'atteindre "enfin" le sommet. La vue est incroyable. Je m'en foutrais presque des ruines de la forteresse…
PS : sur les forums, j'ai lu beaucoup de messages d'inquiètude par rapport aux frelons. Et effectivement, les essaims sont ENORMES. En montant, on croise des panneaux invitant à ne pas faire trop de bruit à cet endroit-là, mais la plupart des touristes s'en foutait royalement…
Pas le temps à perdre, je redescends en passant par le musée pour en apprendre plus sur Sigiriya. Son histoire est intéressante.
En arrivant sur la route principale, je négocie avec un tuktuk qui faisait un trajet retour à vide : direction Dambulla à bas prix. Après une demi-heure pendant laquelle mon chauffeur essayait de me vendre n'importe quel service, j'arrive dans une ville beaucoup plus brouillon…
C'est la fin de la matinée et je suis parti pour faire quelques kilomètres sous un soleil de plomb pour rejoindre le temple d'Or. En chemin, j'achète une chemise pour me couvrir les épaules (ouais, j'étais en débardeur…) lorsque je rentrerais dans le lieu.
Pour rentrer dans les lieux sacrés, on est tenu de respecter un dress-code : pieds nus, genoux et épaules couverts. Me baladant en claquettes, pas de problèmes pour passer pieds nus. Par contre, j'avais toujours un sarong, acheté l'année précédente en Indonésie, pour me couvrir les jambes.
Arrivé au temple d'Or, le soleil est de plomb et le sol brulant (pieds nus, c'est pas ouf). Heureusement, le monastère est sous un rocher.
Edifice ancien le mieux conservé du Sri Lanka, le temple d'Or de Dambulla est taillé dans la roche et comprend cinq grottes sanctuaires. Ces dernières hébergement pas moins de 150 statues bouddhistes dont un Bouddha allongé de 15 mètres de long.
Bon, le lieu est sympa mais n'est pas transcendant…
Sur le retour, j'en profite pour faire quelques courses (thé, épices, etc.) pour la France, et pour manger un bout dans un boui-boui bien local (l'impression d'être dévisagé et les serveuses ne parlaient pas un mot d'anglais…). Ensuite, je prend le bus pour revenir à Sigiriya. Il me restait un lieu à voir : Pidurangala.
Pidurangala, c'est un promontoire rocheux situé en face de Sigiriya (on le voit d'en haut). Il abrite également un monastère bouddhiste, mais la vraie plus-value du lieu, c'est sa vue de Sigiriya impressionnante.
Pour beaucoup, le site de Pidurangala a plus de charme que Sigiriya, bondé de touristes. C'était donc ma troisième et dernière destination de la journée, juste à temps pour le couché de soleil. Heureusement, un tuktuk me récupère gratuitement en chemin et me fait gagner plusieurs minutes sur mon trajet.
En haut, le contrat est rempli : la vue est incroyable. En plus d'avoir un panorama de dingue, le rocher de Sigiriya se dresse magnifiquement au milieu de la plaine. Et effectivement, c'est depuis Pidurangala qu'on peut vraiment apprécier la beauté du site. Je rencontre un couple de français que j'avais croisé au temple d'Or, et on s'assis ensemble pour contempler le couché de soleil sur la plaine de Sigiriya. Le spectacle est grandiose.
Fin de la journée et fin des vacances. La dernière journée se résume à une succession de bus, puis une attente interminable à l'aéroport, puis une bonne demi-journée d'avion pour arriver à Paris et clôturer tristement ces vacances à l'autre bout du monde.
Le Sri Lanka est un très beau pays. On y retrouve des gens adorables et accessibles. Mon niveau de vie m'a permis de profiter pleinement de ces vacances, sans regarder à la dépense. J'ai vu des choses incroyables, rencontré des gens formidables et coupé vraiment du quotidien.
Vivement le prochain voyage !
Toutes les photos du voyage : https://photos.sebg.fr/#15414444563270